Quatrième de couverture:
"Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais
passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme
que vous habitiez jadis, Hallgrimur et toi". C'est ainsi que Bjarni Gíslason de
Kolkustadir commence sa réponse - combien tardive - à sa chère Helga, la seule
femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, du temps de sa jeunesse. Et
c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches
solitaires, et sa charge de contrôleur cantonal du foin dans ces rudes espaces
que l'hiver scelle sous la glace, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne
tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gislason de
Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave pétrifiée de sa terre
d'Islande, soumis aux superstitions et tout irrigué de poésie, d'attention
émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d'une traite,
tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis
islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa
vie.
Ce livre court prend la forme d’une longue lettre qu'un vieil homme à l'approche de la mort écrit à celle qu’il a aimée. Tout au long de sa lettre, on découvre leur histoire, leur vie et surtout ses sentiments. On découvre qu'ils étaient tous deux mariés et voisins, que la vie les a rapprochés jusque dans la plus profonde intimité, que la passion les a dévorés au point d'envisager de tout quitter... mais la raison l'a emporté sur les sentiments, et chacun retourne dans le droit chemin en cultivant d'immenses regrets par rapport à cet amour perdu.
Une belle lecture et malgré l'attachement qu'on peut ressentir pour le vieil homme, on ne peut s'empêcher de lui en vouloir de ne pas avoir suivi son coeur... quelle tristesse que cette vie de sacrifices remplie de regrets.
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