jeudi, septembre 19, 2013

Une soif d'amour - Yukio Mishima


Quatrième de couverture:
La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

Ce livre décrit à merveille une femme perdue, Etsuko, qui après la perte de son mari s'installe chez son beau-père et devient sa maîtresse. Elle cotoîe tous les jours ses beaux-frères et belles-soeurs qui  habitent dans la même maison; ils voient cette relation de manière critique et ne comprennent pas le regain de vigueur émanant de leur beau-père. Derrière une apparente distance, Etsuko subit cette relation avec son beau-père et se prend à rêver de Saburo, le jeune domestique de la maison, qui va éveiller en elle une passion démesurée... peut-être est-ce le seul moyen pour elle d'échapper à sa propre réalité. Etsuko va apprendre que Saburo a une relation avec Miyu, la jeune domestique de la maison, et cela va déchaîner en elle une jalousie pathologique et engendrer une souffrance sans bornes qui l'amènera à commettre l'irréparable.

Usant de beaucoup de poésie, Yukio Mishima nous livre ici un portrait de la nature humaine que la moindre étincelle peut faire basculer dans la folie. Une belle découverte et de nombreuses pages cornées pour retrouver les passages que j'aurai encore envie de relire.

Extrait:
Il est grand temps qu'il vienne, ce matin, ce pur matin. Ce matin-là n'appartiendrait à personne, ne répondrait à la prière de personne. Je rêve d'un moment où, sans que je l'aie demandé, mes actes trahissent complètement cette partie de moi-même qui ne demande rien. Mes menus actes, mes actes imperceptibles...
" Il me faut porter un manteau plus lourd que les autres, pensa-t-elle, parce qu'il se trouve que mon âme est née au pays des neiges et y vit encore. Pour moi, la difficulté de vivre n'est que l'armure qui me protège."

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge Ecrivains Japonais 2013 proposé par Adalana.



1 commentaire:

Adalana a dit…

Ça me fait penser un peu à la nouvelle La lionne que j'ai lu ce mois-ci pour le challenge, ce roman devrait me plaire.

Merci pour cette nouvelle participation :)